L’excision, aussi appelée clitoridectomie, fait partie des mutilations génitales féminines (MGF). Pratiquée dans certaines régions du monde pour des raisons culturelles, sociales ou religieuses, elle constitue une atteinte grave aux droits des femmes et des jeunes filles.
Mais quels sont réellement les risques de l’excision pour la santé physique et psychologique ? Où cette pratique subsiste-t-elle encore et pourquoi ? Cet article fait le point.
Qu’est-ce que l’excision ?
L’excision est une intervention non médicale consistant à retirer partiellement ou totalement le clitoris et parfois les petites lèvres. Elle peut prendre plusieurs formes selon l’ampleur de la mutilation :
- Clitoridectomie : ablation partielle ou totale du clitoris.
- Excision : ablation du clitoris et des petites lèvres.
- Infibulation : excision suivie de la suture partielle des grandes lèvres.
Ces pratiques sont le plus souvent réalisées sans conditions d’hygiène, sans anesthésie, sur des jeunes filles âgées de 0 à 15 ans, parfois même des nourrissons.
Où et pourquoi l’excision est-elle pratiquée ?
Plus de 230 millions de filles et femmes ont subi l’excision dans le monde.
Elle est majoritairement pratiquée en :
- Afrique subsaharienne (Somalie, Mali, Guinée, Égypte…)
- Certaines régions du Moyen-Orient (Yémen, Irak).
- Asie du Sud (Indonésie, Malaisie).
- Parfois dans certaines diasporas installées en Europe, notamment en France.
Pourquoi cette pratique perdure ?
- Pour des raisons culturelles et sociales : rite de passage à l’âge adulte.
- Pour contrôler la sexualité des femmes (idée fausse qu’elle réduirait le désir).
- Pour garantir la « pureté », la « virginité » et l’honneur familial.
- Par méconnaissance des conséquences dramatiques sur la santé.
Les risques de l’excision pour la santé
L’excision est une mutilation qui provoque des conséquences graves et souvent irréversibles :
À court terme :
- Douleurs extrêmes.
- Hémorragies sévères.
- Risques élevés d’infections (septicémie, tétanos).
- États de choc pouvant conduire à la mort de l’enfant.
À long terme :
- Complications urinaires et menstruelles.
- Douleurs chroniques lors des rapports sexuels (dyspareunie).
- Risques accrus de complications lors de l’accouchement (déchirures, césarienne, hémorragies).
- Troubles psychologiques sévères : stress post-traumatique, dépression, anxiété.
Ce que l’excision retire aux femmes
Bien plus qu’une atteinte physique, l’excision prive les femmes de :
- Leur intégrité corporelle.
- Le plaisir sexuel, souvent définitivement altéré.
- Leur liberté de disposer de leur corps.
- Une vie sexuelle épanouie sans douleur ni tabou.
Elle renforce également les inégalités de genre et perpétue des violences systémiques envers les femmes. Cette pratique exercée de force, est une mutilation génitale. Elle a parfois lieu lors de vacances et/ou de retour au pays, même de façon ponctuelle. Il est fréquent que les jeunes filles ne soient pas au courant de ce qui peut les attendre une fois arrivées sur place.
Que dit la loi ?
- En France, l’excision est un crime puni par la loi. Sanction : jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle et 150 000€ d’amende.
- L’interdiction s’applique également si la mutilation est réalisée à l’étranger sur une ressortissante française.
- De nombreuses associations luttent pour la prévention et l’accompagnement des victimes.
En résumé
Les risques de l’excision sont multiples, immédiats et durables.
Au-delà des souffrances physiques, elle porte des conséquences psychologiques, sexuelles et sociales profondes.
La lutte contre cette pratique passe par la sensibilisation, l’éducation et la protection des jeunes filles, partout dans le monde.